Ils ont été nombreux les dieux qui ont tous été créés dans l’imagination humaine et qui tous ont été craints par les hommes de tous les temps, de toutes les civilisations.
Mais ils ont aussi été nombreux les femmes et les hommes qui, habités par leur foi spécifique, espéraient que leur dieu personnel serait enfin capable d’apporter des réponses à leurs questionnements sur le sens de la vie, de la souffrance, du mal sous toutes ses formes.
C’est dans l’histoire tumultueuse d’un peuple particulier, le peuple hébreux, devenu le peuple juif qu’est née progressivement la foi en un Dieu unique, un Dieu qui serait sauveur.
Cette conscience que Dieu se révèle en venant habiter le cœur de l’homme a commencé à naître, selon la Bible, avec Abraham qui de nos jours encore est vénéré comme le père commun des croyants des trois religions monothéistes : le judaïsme, la religion de Marie, Joseph et de Jésus, le Christianisme qui a révélé l’universalité de l’amour de Dieu et l’Islam.
C’est au cœur de son apprentissage à devenir peuple dans leur traversée du désert que les Hébreux ont fait l’expérience que Dieu pour être vraiment Dieu ne pouvait être que proche des hommes, solidaire et libérateur.
Jusque là, les dieux païens, ainsi que le Dieu libérateur des hébreux ne s’étaient jamais montrés avec un visage humain. Dieu était toujours perçu comme lointain.
Jusque là, ce n’était pas la foi, la confiance mais la peur, la crainte qui poussaient les hommes à croire en leurs dieux.
Mais Marie, cette jeune fille promise en mariage à Joseph, s’est laissée visiter par Dieu à travers sa rencontre intérieure avec l’ange Gabriel dont le nom signifie « La Force de Dieu ».
C’est au cœur même de sa foi juive que Marie a commencé à donner naissance à son Fils Jésus dont le nom signifie « Le Seigneur sauve ».
C’est avec son corps de toute nouvelle maman que Marie a ensuite donné naissance à Jésus. Ainsi, Dieu s’est fait homme. Ainsi Dieu a pris un visage humain, comme le nôtre à chacun, pour partager la condition humaine en toute chose excepté le mal. Dieu créateur est devenu Dieu solidaire, partenaire des hommes. C’est cela et uniquement cela « NOEL ».
On peut dire que l’anniversaire plus de deux fois millénaires de la naissance du Christ témoigne que sa naissance reste pleinement incarnée dans l’histoire humaine quotidienne, dans les réalités de la vie sociale, politique, économique et religieuse d’aujourd’hui.
Cette année encore, en raison de la pandémie répandue sur toute la surface de la terre, Noël ne revêtira pas son air de fête habituel. Mais cette situation douloureuse devrait nous permettre de vivre Noël en nous souvenant que Jésus est né dans une société confinée, dans un contexte d’occupation politique et militaire. L’empereur romain, César Auguste, avec l’appui de ses armées, venait d’ordonner le premier recensement de tous les habitants de l’empire d’occupation. En clair, Dieu n’a pas choisi un paradis doré pour la naissance de son Fils identifié comme le Sauveur des hommes. Jésus est né là où les hommes avaient soif de liberté, de justice, de paix et d’amour. Aujourd’hui encore, Dieu ne peut être accueilli que dans des cœurs assoiffés de justice, de paix, de fraternité. Les suffisants et ceux qui se croient puissants en raison de leur rang social ou hiérarchique, avec l’argent facile et les armes destructrices font obstacle à la venue de Dieu dans notre monde. Ce recensement historique et politique imposé par César Auguste a fait que Jésus est né sur un chemin d’exil comme naissent encore aujourd’hui des bébés dont les parents sont exilés, expulsés, ignorés, abandonnés et rejetés à la mer Pour ces enfants-là, , comme pour Jésus, il n’y a pas de place pour eux dans la salle commune de l’humanité.
En fait, Jésus n’est pas né dans une grotte trouvée en catastrophe dans les collines de Bethléem. A cette époque, il n’y avait pas de maternité à Bethléem. Les mamans donnaient naissance à leur bébé dans la pièce arrière de la maison familiale, pièce qui pouvait être une grotte aménagée et dans laquelle étaient entreposés les jarres de farine, d’olives, d’épices, d’huile. Cette pièce pouvait aussi servir d’abri pour des animaux. La salle commune, dans toutes les maisons familiales de Bethléem, était l’unique pièce où la famille se rassemblait pour manger et dormir. Bien évidemment, par respect pour la maman au moment de mettre au monde son nouveau-né, le garde-manger de la pièce arrière devenait la salle d’accouchement dans laquelle le nouveau-né poussait son premier cri. C’est donc à l’abri du regard des gens qui se trouvaient dans la salle commune de la famille que Marie, comme toutes les mamans de l’époque, a donné naissance à son Fils. Jésus est né comme sont nés tous les enfants de Bethléem, dans la pièce qui servait de garde-manger familial. Mais ne l’oublions pas : « Bethléem » dans la langue du Christ, veut dire : « LA MAISON DU PAIN ».
Jésus est né dans la maison du pain partagé en famille et quand il fut adulte Jésus a passé sa vie parmi les hommes en donnant sa vie, en la partageant comme on partage du bon pain. En ce jour de Noël, à la messe, Jésus se donne à nous dans l’eucharistie comme le pain vivant.
C’est en mangeant de ce pain-là que nous pouvons trouver la force de faire de nos vies personnelles du bon pain de fraternité et de solidarité. Tout comme au temps de l’occupation romaine les hommes d’aujourd’hui ont toujours faim du pain de liberté, du pain de justice et de fraternité. Tel est le sens et le vrai contenu du message de Noël.
Le visage humain de Jésus qui est le reflet de l’amour de Dieu est niché dans notre cœur, cette pièce privée et personnelle dans laquelle ne cesse de naître l’amour qui nous permet de faire de nos vies du bon pain. Mais le message de Noël est aussi celui-ci : attention à ne pas réduire l’espace de nos églises à un lieu de culte. Nos églises sont des lieux communautaires nourrissant qui doivent surtout devenir des lieux de partage et de fraternité, des lieux d’humanité dans lesquelles Le Christ continue de prendre naissance.
Faisons en sorte que nos maisons particulières et familiales, ainsi que nos communautés et tous nos groupes humains et associatifs, ainsi que la vie sociale de nos communes deviennent de nouveaux Bethléem, des maisons de partage, des lieux de rencontres fraternelles, des lieux d’humanisation, de justice et d’amour. C’est dans ces lieux d’humanité que peut naître et être reconnu Jésus frère des hommes et visage humain de Dieu. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité Dieu, enfin, s’est fait homme ! Alors, qu’attendons-nous pour manifester et respecter notre condition divine puisque que nous sommes tous, quelles que soient notre religion et notre culture, enfants de Dieu ? Etre enfants de Dieu, comme Jésus, ce n’est pas une question de religion particulière, c’est une question de dignité humaine JOYEUX NOËL !
Père RAGON Jean-Jacques
Jésus est né comme naît tout nouveau-né !
Tous les visages des nouveaux-nés portent les traits du visage de Dieu.
C’est pourquoi le visage de Jésus nous sourit du sourire de Dieu.
Et chaque bébé, chaque homme souriant sourit du même sourire de Dieu.
Quand nous sourions, notre sourire est divinement humain.
Jésus a commencé d’être habillé dans des langes, comme nous, comme chaque bébé !
Comme nous, il a poussé son premier cri et bu son premier lait maternel.
Comme chacun de nous, il a grandi, il a joué, il a ri, il a pleuré, il a appris la VIE !
Il a appris a donné sa vie jusqu’à étendre ses bras sur la croix.
C’est ainsi qu’il a offert sa vie et donner son amour à tous les hommes
sans s’arrêter à leur culture ou leur religion particulière.
Il nous a prouvé que la FOI fait tomber les barrières de séparation et d’exclusion.
C’est ainsi que Jésus est né et a vécu sur la terre où nous habitons,
sur la terre où nous aimons.
VOILA LE VRAI ET L’UNIQUE MESSAGE DE NOEL