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4ème Dimanche de l’Avent

4ème Dimanche de l’Avent

« Seigneur, écoute…réveille ta vaillance…viens nous sauver » (Ps 79)

A quelques jours de Noël, essayons d’accueillir  les messages  qui émanent des lectures de ce 4ème dimanche de l’Avent. qui purifient notre foi et qui réveillent et éclairent le sens que nous devons donner à notre vie.

Avec la 1ère lecture de ce dimanche, laissons le prophète Michée nous interroger sur les dysfonctionnements de notre vie sociale actuelle. Mais accueillons sa prophétie qui annonce la venue d’un sauveur.

Michée, un rude paysan qui a vécu 700 ans avant Jésus-Christ, devant le spectacle de corruption généralisée des autorités de Jérusalem, annonce la destruction de la ville Sainte, non pas comme une punition de Dieu mais comme la conséquence de toutes les injustices.  Mais Michée annonce aussi à son peuple en perdition qu’à Bethléem paraîtra un nouveau David qui sera le guide, le vrai pasteur de son peuple.

Ce message du prophète reste une bonne nouvelle pour notre monde, pour notre peuple national qui a besoin que soient dénoncées toutes les corruptions civiles, politiques et religieuses qui engendrent la destruction morale de notre société.

Quant à l’auteur de la lettre aux Hébreux en 2ème lecture, il s’adresse à des croyants qui fondaient leur foi essentiellement sur le culte rendu au temple de Jérusalem. L’auteur affirme que ce n’est pas par des prières, des sacrifices rituels et des dévotions religieuses que l’on atteint le salut offert aux hommes par Dieu mais par le don de notre vie, comme l’a fait le Christ, en accomplissant la volonté de Dieu dans notre vie quotidienne.

Il ne faut surtout pas mettre sur le même plan la pratique rituelle d’une religion qui s’enferme dans un temple, une synagogue, une église, sans que rien ne bouge et change dans notre vie et la pratique de notre foi qui doit s’enraciner dans la pratique d’une vie sociale où se pratiquent la justice, la vérité et la charité.

Quant à l’évangile de ce dimanche, retenons au moins deux phrases : « Marie se mit en route » – « L’enfant tressaillit en Elisabeth ».

« Se mettre en route »…c’est bien ce qu’a fait Abraham qui s’est libéré d’une vie tribale sclérosée,  repliée sur elle-même pour devenir le « Père des Croyants » des 3 religions monothéistes.

« Se mettre en route »…c’est bien ce qu’a dû faire autrefois le peuple hébreux pour être délivré de l’esclavage et retrouver la liberté…

« Se mettre en route »…c’est la démarche intellectuelle, spirituelle, sociale qui remet une personne, un peuple debout pour continuer d’avancer dans la vie vers la Terre promise offerte par Dieu et accueillante à tous les hommes de bonne volonté…

« Se mettre en route »…c’est l’attitude courageuse qui délivre de la stagnation, des pesanteurs de nos vies et donc de la mort…

« Se mettre en route »…c’est l’attitude courageuse et sans cesse renouvelée qui permet à l’homme d’avancer vers son avenir, qui le rend actif, responsable…

« Se mettre en route »…c’est ce qu’a fait le Christ tout au long de sa vie jusqu’à sa dernière montée à Jérusalem où il a fini de donner complètement sa vie pour le salut des hommes…

« Se mettre en route »…c’est l’attitude incontournable pour nous chrétiens si nous voulons que notre foi soit une force qui nous renouvelle, qui nous humanise toujours plus au lieu d’être une force d’inertie qui nous renvoie sans cesse vers un passé soit disant religieux mais  sclérosant et  révolu à tout jamais. La foi en Dieu, en l’homme, en la Vie est essentiellement un tonifiant spirituel qui est nécessaire et indispensable pour continuer d’humaniser  notre vie en société. C’est la seule chose que Dieu nous demande et attend de nous.

« Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée pour rendre visite à sa cousine Elisabeth qui était enceinte. »

Par sa démarche qui n’est pas seulement  ni d’abord une démarche géographique, Marie nous dit que nous ne devons pas rester replier sur nous-mêmes,  sur nos problèmes personnels. Nous devons sortir de nous-mêmes et savoir respirer la vie qui nous appelle toujours à aller ailleurs, à voir ailleurs…à ouvrir notre cœur, notre intelligence et nos capacités humaines et spirituelles.

Marie qui avait portant une maternité à assumer et quelle maternité, sort d’elle-même pour aller aider sa cousine Elisabeth à assumer sa maternité et à en découvrir le sens.

Se mettre en route c’est une attitude intérieure et spirituelle qui consiste à nous mettre à l’écoute  de ce que Dieu mais aussi les autres attendent de nous ?

 Marie, par sa mise en route, nous dit que se mettre en route vers Dieu, vers les autres c’est la condition première pour être chrétiens, sinon, comme nous le rappelle l’auteur de la lettre aux Hébreux lue en ce 4ème dimanche de l’Avent, notre culte religieux ressemble au culte de l’ancien testament que le Christ est venu dénoncer et abolir.

Si nous vivons notre foi d’abord et seulement comme une force stagnante qui nous enferme dans notre passé religieux et cultuel c’est que notre foi est morte. Par contre, si nous vivons notre foi comme une force qui nous pousse à nous mettre en route pour répondre aux-rendez-vous que le Seigneur nous fixe sur les chemins de notre vie, de notre avenir, de notre devenir, alors notre foi est vivante : elle est de la trempe de la foi de Marie qui, en se mettant en route, a préparé les chemins du Sauveur  qui a ouvert aux hommes des chemins d’espérance, d’amour et de paix.

La foi c’est pour faire bouger,  dans le sens constructif,  notre vie qui parfois a tendance à se laisser endormir, momifier dans des habitudes, des traditions qui, avec le temps, se sont vidées de leur dynamisme originel. La FOI, c’est pour faire « TRESSAILLIR LA VIE…LA VIE A FAIRE NAITRE… LA VIE QUI VIENT ».

La démarche de Marie rendant visite à sa cousine qui ressent  en elle tressaillir la vie à venir de son enfant Jean Baptiste nous rappelle à nous qui nous affirmons chrétiens que nous sommes, avec notre foi, porteur de la vie du Christ dont nous avons à être les témoins, les précurseurs  dans le monde d’aujourd’hui qui attend d’être sauvé et libéré de tout ce qui l’abîme.

N’oublions pas que s’il nous arrive d’aller à la messe le dimanche, c’est pour accueillir la visite de Dieu dans notre vie concrète qui vient pour faire tressaillir notre foi, pour la réveiller, la rendre plus vivante, plus solide, plus courageuse. Mais en quittant l’église et la communauté après la messe, pouvons dire que nous avons vraiment reçu dans nos vies la visite  du Seigneur et que sa visite a fait bouger, tressaillir la foi que nous  devons enfanter par le témoignage de notre vie quotidienne. ?

« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ».

Puissent ces paroles qui concluent l’Evangile de ce 4ème dimanche de l’Avent s’appliquer à nous en ce dimanche mais aussi dans toute notre vie. Ce serait la preuve que notre foi est maintenue en éveil, qu’elle nous remet debout, qu’elle nous remet en marche, qu’elle n’est pas simplement et uniquement  religieusement rituelle mais avant tout humaine et humanisante. Telle fut la foi de Marie, d’Elisabeth, et bien sûr de leurs deux enfants : Jean-Baptiste et Jésus.

Père RAGON Jean Jacques.