Notre paroisse vivante et fraternelle, rayonnante de la joie de l'Evangile
 
3ème Dimanche de l’Avent

3ème Dimanche de l’Avent

« Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes » (Philippiens 4, 4-7)

Dans notre monde où l’intolérance ferme la porte au dialogue social  qui pourtant est un impératif incontournable pour insuffler une meilleure harmonie entre les hommes d’une manière générale, Saint Paul, dans le passage de sa lettre aux Philippiens  que nous entendrons dans nos églises paroissiales en ce 3ème dimanche de l’Avent nous rappelle  une évidence : « Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes ».

C’est quoi la BIENVEILLANCE ? C’est une attitude, une manière de pratiquer nos relations humaines qui consistent à « VEILLER A NE  FAIRE QUE LE BIEN », VEILLER A CE QUE LE MAL NE SOIT PAS FAIT ,  NE SOIT PAS DIT , NE SOIT PAS PENSE NI  DANS NOTRE TÊTE NI DANS NOTRE CŒUR ».

« Etre Bienveillant », c’est bien évidemment une recommandation évangélique, mais pour qu’elle soit évangélique ne faut-il pas d’abord qu’elle soit tout simplement  une attitude humaine normale et habituelle ?

« Etre bienveillant ne veut pas dire que nous devons tout accepter, tout tolérer, être mou ou mièvre, ce que le Christ n’a jamais été.   C’est une attitude « responsable » qui consiste à ne pas envenimer nos relations tout en étant fermes pour que le « BIEN » soit fait, soit sauvé, soit ressuscité !

Cette recommandation à « ETRE BIENVEILLANT » prend tout son sens à l’approche de la fête de Noël. C’est quoi Noël ? C’est accueillir le Christ,  ce nouveau-né que Dieu nous a envoyé pour nous dire combien il était bienveillant pour notre monde. Etre « sauveur » c’est être bienveillant avec ceux dont nous partageons le destin du monde. La « Bienveillance » c’est le visage humain et solidaire du Christ qui lui-même est le visage humain de Dieu son Père et notre Père. Comme l’a fait le Christ,  nous avons à mettre notre incarnation au service de la « Bienveillance » qui est un comportement sauveur. .

« La bienveillance » est source de joie car elle permet de mettre ou de remettre de l’harmonie, de rétablir le courant, le dialogue dans nos relations humaines, tant au niveau familial, qu’écclésial, que social. C’est pourquoi Saint Paul commence sa lettre aux Philippiens par une exhortation qui s’adresse à nous aujourd’hui : « Frères, soyez toujours dans la joie ».

Cette exhortation à la joie, et donc au bonheur, le prophète Sophanie, 600 ans avant Jésus-Christ, l’a lancée à son peuple par des paroles qui vont être proclamées ce dimanche dans nos église : « Pousse des cris de joie, fille de Sion !…Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem !…Ne laisse pas tes mains défaillir »

640 années avant Jésus-Christ, Le prophète Sophonie, après avoir dénoncé les égarements de son peuple, annonce que le Seigneur apportera la vie. Le prophète, avec un accent plein de tendresse, annonce que les petits, les humbles constitueront le nouveau peuple de Dieu. Le nouveau peuple de Dieu n’est pas d’abord un peuple religieux particulier au sens institutionnel, mais un peuple universel diversifié mais unifié par la fraternité, la vérité, la justice.  L’amour aura le dernier mot. Alors on pourra danser de joie.

Mais cette joie de Dieu devant habiter nos cœurs est-elle possible, réaliste quand on a conscience de toutes les souffrances, de toutes les épreuves, de tous les écrasements physiques, spirituels, moraux, sociaux.

Jean-Baptiste, dans l’évangile  de ce dimanche nous répond que « OUI »

Certes le monde est un mélange de bien et de mal, mais il avance vers une séparation radicale, vers un jugement qui le nettoiera de tout mal. C’est vrai qu’il y  a du mal dans le monde et dans chacune de nos vies personnelles. Mais il y a aussi beaucoup d’amour dans de nombreux cœurs d’hommes et de femmes qui font de leur vie un combat contre l’égoïsme, l’orgueil, l’individualisme personnel ou collectif. Si le mal est contagieux, l’amour, le bien le sont encore plus. « Etre bienveillant, c’est le croire et en être les artisans. Réalisons que depuis que le mal est entré dans le monde, par la faute des hommes, l’AMOUR ne s’est jamais tu, ni celui de Dieu, ni celui de nombreux hommes et femmes dont certainement chacun de nous.

Jean-Baptiste, au sujet de la venue de Jésus qui vient insuffler la bienveillance divine dans nos cœurs humains nous dit encore aujourd’hui : « Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas ».

La paille représente « tout ce qui est mal, mauvais » Aussi, le jugement que Jean-Baptiste  annonce encore aux habitants de notre terre ce n’est pas un jugement de condamnation, mais un jugement de purification, de sanctification.

Pour que ce monde nouveau surgisse  pour les hommes d’aujourd’hui et de demain, il faut insuffler de la bienveillance dans nos relations humaines tant au niveau personnel, que national, qu’international. C’est avec la bienveillance qu’il y aura moins d’affamés, qu’il n’y aura plus de migrants enterrés dans la manche et la méditerranée.

Pour changer le cours de l’histoire dans un sens plus humain, pour changer le monde que Dieu a remis entre nos mains et confié à notre cœur, qui a pour vocation d’être une terre universelle ressemblant à une grande table sur laquelle se partage  le pain quotidien que nous allons redemander à Dieu dans la prière du « Notre Père », il faut pratiquer les recommandations que Jean-Baptiste donnait aux personnes qui venaient à lui pour se faire baptiser  et qui lui demandait : « Que devons-nous faire ? » Jean a répondu : « celui qui a 2 vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas…  et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même !…n’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé…ne faites violence à personne… »

A nous d’actualiser ces recommandations de l’époque de Jean-Baptiste dans le contexte social de notre pays, de notre monde actuel.  Changer le monde, changer le cœur de l’homme, changer le cours de l’histoire c’est à notre portée à chacun. Oui, le redressement du monde dépend d’abord de chacun de nous qui avons pour vocation naturelle d’être des praticiens de la « BIENVEILLANCE ».

Père RAGON Jean Jacques