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32ème Dimanche du Temps Ordinaire

32ème Dimanche du Temps Ordinaire

« Le Seigneur garde à jamais sa fidélité…aux affamés, il donne le pain …il ouvre les yeux des aveugles… » Ps. 145

Dans le « MAGNIFICAT », la Vierge Marie, toute nourrie de la foi de ses ancêtres, a proclamé : « Dieu élève les humbles…Il renverse les puissants de leur trône. » Cette parole de foi de la Vierge Marie et du peuple croyant de l’ancien testament trouve son écho dans l’Evangile et dans  la vie du Christ qui est venu élever les humbles et relever les blessés de la vie.

C’est le témoignage que nous recevons en ce dimanche de la part de la veuve de sarepta en première lecture.

Elle partage avec le prophète Elie, non pas son superflu puisqu’elle n’a rien, mais le peu qui lui reste à manger c’est-à-dire la générosité de son cœur.

C’est le même témoignage que nous recevons de la veuve de l’Evangile qui elle aussi donne de son nécessaire puisqu’elle n’a pas non plus de superflu.

Ce que ces deux veuves ont donné c’est en fait le bien de l’amour qui est un bien inépuisable C’est ce même bien de l’amour inépuisable que nous recevons au début de chaque messe en bénéficiant du pardon de Dieu, ce pardon que nous devons savoir redonner en abondance à ceux qui nous ont offensés comme nous le disons dans le « Notre Père ».

A travers cet évangile de la veuve qui ne met que deux piécettes dans le tronc du temple, Jésus met en lumière deux comportements contradictoires : un comportement trompeur et un comportement vrai.

Jésus en fait dénonce le comportement ostentatoire des scribes et des pharisiens de l’Evangile qui n’hésitent pas à porter leurs habits luxueux pour se faire reconnaître. Par cette dénonciation, Jésus nous invite à ne pas nous laisser griser par l’instinct de supériorité sur les autres. C’est une prudence à pratiquer également dans notre Eglise romaine, diocésaine et paroissiale.

Si dans l’échelle sociale il y a de fait et par nécessité des femmes et des hommes exerçant de hautes responsabilités, ce n’est pas pour avoir des comportements orgueilleux, destructeurs et trompeurs, mais pour être exemplaires par l’esprit de détachement et de service.

L’interpellation du Christ dans l’Evangile de ce dimanche est toujours d’actualité dans notre monde. De fait, parmi ceux que l’on appelle les grands de ce monde, il y a de l’arrogance criante. Par ce comportement, les grands de ce monde, civils et religieux,  dévalorisent leurs fonctions et ils dévalorisent leur humanité aux yeux de Dieu et aux yeux des hommes.  Ils se laissent griser par la supériorité artificielle qu’il s’octroie au nom d’une fonction ou d’une responsabilité qui sont avant tout des fonctions et des responsabilités non pas de domination mais de service.

Face à eux, il y a des gens humbles, respectueux et généreux. Ce sont souvent des pauvres socialement et économiquement. Mais comme ils savent ce que c’est que d’être pauvres ils ont le coeur généreux, sensible à la misère des autres. Tel est le message que nous devons retenir de l’épisode de la veuve de Sarepta et de la veuve de l’Evangile. Aucune des deux n’a donné de leur superflu : elles n’en avaient pas. Elles ont partagé leur minimum vital. Pour agir ainsi il faut avoir un grand respect de ses semblables. Il faut avoir beaucoup d’amour dans le cœur. Il faut avoir le sens objectif des vraies valeurs de la vie. Il faut tout simplement savoir respecter l’homme et respecter la VIE.

Quand il est dit dans le récit de la veuve de Sarepta : « Jarre de farine, point ne s’épuisera…Vase d’huile point ne se videra », cela veut dire que la jarre et tout autant le vase  représentent la vérité et la qualité   du cœur de ces deux  femmes,  pauvres certes,  mais généreuses.

Cela veut dire veut tout simplement dire que l’amour, symbolisé par la farine et par l’huile, déposé dans le cœur de chacun de nous peut devenir inépuisable quand il est mis au service des autres.

De même que l’eau du puits se tarit lorsque l’eau n’est plus puisée mais qu’elle devient pure, abondante lorsqu’elle est puisée régulièrement, de même l’amour de notre cœur se dessèche quand il n’est pas offert généreusement. Mais plus on déverse de notre amour autour de nous, plus notre amour ressemble à une source inépuisable.

N’oublions pas que la farine qui ne s’épuise pas, pour nous chrétiens,  c’est l’Eucharistie, c’est-à-dire la vie du Christ donnée en nourriture pour la multitude des hommes. De même,  l’huile représente le don de l’Esprit reçu à notre baptême et qui est répandu sur le monde quand notre vie est vécue comme celle du Christ avec la force de l’amour qui est forcément vainqueur de tous les égoïsmes destructeurs.

En fait, le Christ, c’est l’image parfaite de la veuve de Sarepta et de la  veuve de l’Evangile . Comme ces deux veuves, le Christ est le pauvre par excellence qui n’a rien de superflu à donner  mais simplement la totalité de sa vie dont il a fait une source inépuisable d’amour.

Puissions-nous  devenir chacun et chacune une source inépuisable d’amour dont le monde a tant besoin.

AIMER EN VERITE…c’est bien ce à quoi nous aspirons tous, ce à quoi le Christ nous appelle.
Mais pour aimer en vérité, pour donner notre vie  par amour à Dieu et à nos frères en humanité, de combien de piécettes avons-nous besoin de nous dépouiller,  combien de poignées de farine avons-nous besoin de partager, de quel poids d’égoïsme avons-nous besoin d’être délivré, à quel orgueil ou instinct de supériorité devons-nous renoncer ?

Père RAGON Jean Jacques